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Temple de la gloire Orsay - ARchives Départementales de l'Essonne
Temple de la gloire Orsay - Archives Départementales de l'Essonne
Paris-Saclay et son histoire

Le Temple de la Gloire à Orsay

Un fabuleux mélange entre histoire, art et architecture

Le Temple de la Gloire est une folie* bâtie à Orsay en 1801. Elle est construite par Jeanne Perrin, en l’honneur de son beau-fils le Général Moreau, en remerciement pour sa victoire de la bataille d’Hohenlinden (en Allemagne). Laissez-nous vous faire découvrir l’histoire de cet édifice, classé aux Monuments historiques en 1979, et celle de ses propriétaires ! 

Qu’est-ce qu’une folie ?

 Une folie est une maison de villégiature ou de réception construite entre le XIVe et le XIXe siècle par l’aristocratie et la bourgeoisie en périphérie des villes. Les folies constituent l’ancêtre des résidences de week-end et des villas de vacances.

Temple de la Gloire à Orsay - Destination Paris-Saclay
Temple de la Gloire à Orsay - Destination Paris-Saclay
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Le Temple de la Gloire et son épopée architecturale

L’histoire du Temple de la Gloire commence donc en 1801, lorsque la belle-mère du Général Moreau acquiert le château d’Orsay. C’est l’architecte Pierre-Alexandre Vignon qui est en charge de la construction. Cette folie palladienne est donc composée de grès et possède 2 niveaux ainsi qu’un jardin d’1,5 hectare, accompagné d’un lac. Son architecture est inspirée de la Maison carrée de Nîmes et des temples antiques, comme nous pouvons le voir avec la hauteur sous plafond et les colonnes présentes sur l’une des deux façades. 

A l’intérieur du Temple, les pièces sont parfaitement cubiques et sont ornées de baies vitrées laissant entrer la lumière. Le mobilier est également choisi avec soin. On y trouve des meubles de style Empire, avec des pieds en forme de pattes d'animaux, généralement des griffes de lion ou de griffons. Très impressionnant !

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Le général Moreau, une figure importante de la Révolution Française

Jean Victor Marie Moreau (1763-1813) est un général français de la Révolution, général en chef sur le Rhin, feld-maréchal de Russie et nommé maréchal de France à titre posthume

A l’époque, c’est un officier très populaire. Cette renommée lui apporte quelques tensions avec Napoléon Bonaparte, qui le considère comme un rival. C’est alors que le général Moreau rencontre quelques tourments en 1803. En effet, on le soupçonne d’être impliqué dans une conspiration contre le premier consul ! Arrêté puis exilé, Moreau se retire aux Etats-Unis. En 1813, il rencontre le tsar Alexandre 1er qui le nomme feld-maréchal. 

Le 27 août 1813, la bravoure de Moreau atteint son apogée lors de la bataille de Dresde, en Allemagne. Il y reçoit un boulet de canon qui le blesse gravement aux jambes. Il est alors amputé et transféré vers Louny, en République Tchèque. Malheureusement, il succombe à ses blessures quelques jours plus tard, le 2 septembre 1813. Louis XVIII le nomme maréchal à titre posthume et son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe, à Paris. 

Le Général Moreau - Wikimedia Commons
Le Général Moreau - Wikimedia Commons
L'Opéra-Ballet de Jean-Philippe Rameau

Découvrez la musique utilisée lors de l'arrivée Triomphante du Général Moreau au Temple de la Gloire à Orsay.

Bataille de Hohenlinden - Wikimedia Commons
Bataille de Hohenlinden - Wikimedia Commons
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La bataille de Hohenlinden, apogée de la Révolution

Le 3 décembre 1800, un épisode de l'Histoire se déroule : la bataille de Hohenlinden, en Allemagne. Sur le champ de bataille, les troupes françaises du général Moreau se dressent face aux troupes autrichiennes et bavaroises. Ces dernières déclarent la guerre à la République française en 1798 car ils n’approuvent pas la manière dont le changement d’organisation politique français se déroule. A l’issue de cet affrontement, les Français remportent la victoire. L'Autriche, contrainte par les circonstances, signe la Paix de Lunéville le 9 février 1801. Cela met fin à cette période tumultueuse de l'histoire européenne. Il s’agit donc de la dernière bataille révolutionnaire. 

Temple de la Gloire Orsay - Destination Paris-Saclay
Temple de la Gloire Orsay - Destination Paris-Saclay
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Antoine Etex un artiste accompli

Antoine Etex (1808-1888), grand artiste français, s'épanouit dans le monde de la peinture, de la sculpture, de l'architecture et de la littérature. Une période de sa vie le conduit au Temple de la Gloire, où il réside pendant plusieurs années, s'inspirant sans aucun doute de son environnement pour créer.

Passionné dès son plus jeune âge, il rentre à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris en 1832. Là-bas, il est formé par de grands artistes français tels que François-Joseph Bosio, James Pradier, ou encore le peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres.

Antoine Etex Orsay - Wikimedia Commons
Antoine Etex - Wikimedia Commons

Antoine Etex a réalisé de nombreuses œuvres. Parmi elles, on peut citer les deux bas-reliefs en pierre de la façade ouest de l’Arc de Triomphe à Paris. Elles sont nommées « La Résistance de 1814 » et « La Paix de 1815 ». 

La résistance - Antoine Etex Wikimedia Commons
La résistance - Antoine Etex Wikimedia Commons
La paix - Antoine Etex - Wikimedia Commons
La paix - Antoine Etex - Wikimedia Commons
Caïn et sa race maudits de Dieu - Antoine Etex - Wikimedia Commons
Caïn et sa race maudits de Dieu - Antoine Etex - Wikimedia Commons

Une autre de ses fameuses créations est aujourd’hui exposée au musée des Beaux-Arts à Lyon. Il s’agit de la sculpture en marbre "Caïn et sa race maudits de Dieu",  réalisée en Italie.

Lors de son emménagement au Temple de la Gloire, Antoine Etex y construit un atelier. Aujourd’hui, quelques-uns de ses travaux s’y trouvent toujours.

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Un temple jumeau en Autriche !

Il existe en Autriche un édifice qui ressemble étonnamment au Temple de la Gloire, appelé La Gloriette. Celle-ci est construite en 1804 par Jean-Charles-Alexandre Moreau. Cet architecte français a vécu à la même époque que l’architecte du Temple de la Gloire, Pierre-Alexandre Vignon. En 1803, soit 2 ans après la construction du Temple à Orsay, Jean-Charles-Alexandre Moreau quitte Paris. Il devient l’architecte de Nicolas II Esterhazy et est chargé d’agrandir le château d'Eisenstadt. C’est dans ce contexte qu’il est amené à construire la Gloriette pour le prince. 

Vous le savez peut-être, mais la vie possède un grand sens de l'ironie. Les histoires du Temple de la Gloire et de la Gloriette sont étroitement liées. Le Temple de la Gloire est érigé pour le général Moreau en l’honneur de sa victoire face à l’Autriche. Quelques années plus tard, un architecte nommé Moreau construit un temple similaire… En Autriche ! Il est évident que Jean-Charles-Alexandre Moreau a vu le Temple de la Gloire avant de quitter Paris et qu’il s’en est inspiré. Le nom qu’il donne à son Temple laisse apparaître un lien entre ces deux édifices.  

A noter, le temple Autrichien cousin du temple d'Orsay est devenu un restaurant !

Gloriette Eisenstadt - Crédit C.Stadler/Bwag
Gloriette Eisenstadt - Crédit C.Stadler/Bwag Wikimedia commons
Le Temple de la Gloire, un témoin vivant de l’Histoire

Aujourd’hui, le Temple de la Gloire est un édifice très bien préservé. C'est aujourd'hui un édifice privé. Son architecture et ses pièces de vie témoignent d’une époque révolue et rendent hommage aux grandes figures qui ont habité ces lieux. Sa conservation exceptionnelle constitue un voyage dans le temps très impressionnant !


Temple de la Gloire Orsay - Destination Paris-Saclay
Temple de la Gloire Orsay - Destination Paris-Saclay

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